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Musique du Seicento italien pour cornet et orgue
Diego Ortiz tolledano (de Tolède) « par ancienneté napolitain », ou encore Bartolomeo de Selma, d'origine madrilène, qui fit carrière chez les Habsbourg d'Autriche tout en publiant ses œuvres à Venise sont deux exemples de cette « mixité » italo-espagnole. La cité lacustre et sa florissante imprimerie musicale fut sans doute la plaque tournante qui permit à la musique es-pagnole de se faire connaître à travers le Saint-Empire germanique, dont les Pays-Bas qu'il ne perdit qu'en 1648 avec la paix de Westphalie. De fait. les versions des pièces à consonances espagnoles (Spafioletta, Repicavan las campanillas... ) de Michaël Praetorius (Wolfenbüttel) ou Jan-Jacob Van Eyck (Utrecht) témoignent de la présence de cette culture méridionale jusqu'en Europe septentrionale.
Parmi les compositeurs d'origine italienne, on retrouve un disciple du grand organiste napoli-tain Giovanni De Maque: Andrea Falconieri, dont le nom fut aussi « hispanisé » en Falconiero. L'influence ibérique se fait ressentir jusqu'aux titres de ses œuvres, qui portent pour la plupart du temps des noms castillans en référence à la noblesse espagnole ou autrichienne (Cancion echa para el serenissimo Sefior Don Juan de Austria, Vuelta dicha la Emperatriz, etc...).
Quant à la latinité commune aux deux péninsules méditerranéennes, elle s'exprime pleinement dans la vitalité des « gloses » (glosas en Espagne, passaggi en Italie ... ), terme qui traduit tout autant le sens du discours musical que le goût du méllisme ornemental, cher aux chanteurs
et instrumentistes virtuoses que furent ces compositeurs (Selma y Salaverde était bassoniste, Ortiz violiste / gambiste, Falconiero guitariste, Van Eyck flûtiste et carillonneur... et tous orga-nistes et clavecinistes !).
Enluminures sonores d'origine orientale, ces mélismes assimilés par l'Occident résonnèrent donc de part et d'autre de cette mer « medius terra », entre les terres des péninsules ibériques et italiques. Sur ses eaux porteuses de vaisseaux, les hommes transportaient tantôt leurs armes, tantôt leurs arts: tantôt confrontés à la barrière des langues, tantôt communiquant dans un lan-gage universel... celui de la musique.
(J. Tubéry)
Le Programme
Prima parte : Passaggi via Roma
Da Milano…
Francesco Rognoni : Pulchra es amica mea (motetto passaggiato per il soprano)
Domenico Pellegrini : Canzon francese per l’organo detta la Nora
Giovanni-Battista Bovicelli : Vadam & circuibo (passeggiato à due soprani)
via Roma…
Ercole Pasquini : Toccata d'organo
Girolamo Frescobaldi : Canzon La Bernardinia, per il cornetto | Capriccio sopra il Cuccuc |
Canzon in risposta à due soprani
à Napoli !
Giovanni de Macque : Seconde Stravaganze (organo)
Andrea Falconiero : Brando il melo & corrente la cuella (flautino)
Anonimo (archivio Doria Pamphilj) : Aria di Firenze (organo)
Andrea Falconiero : La soave melodia & sua corrente (cornetto muto): Corrente l’avellina
Secunda parte : Tonos ibericos
Michael Praetorius : Pavane de Spaigne | La spagnoletta
Étienne Moulinié : Repicacan las campanillas
Jr-Jacob van Eyck : Repicavan, modo 1 & 2
Diego Ortiz : Recercada sobre la Spaña / Doulce mémoire, glosada por el canto
Antonio da Cabezon : Diferencias sobre “La dama le demanda” (Belle qui tient ma vie)
Diego Ortiz : Recercada secunda, sobre el passamezzo moderno
Correa de Arauxo : Tiento d’organo | Tiento sobre el canto de la Immacolada : Todo el mondo en general.
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Le chef d'orchestre et instrumentiste à vent français Jean Tubéry a commencé ses études à Toulouse et au Conservatoire d'Amsterdam en tant que flûtiste à bec, avant de se spécialiser dans le cornet à bouquin. Après avoir étudié avec Bruce Dickey à la Schola Cantorum Basiliensis, Tubéry a rapidement trouvé beaucoup de travail au cornet à bouquin, notamment avec le Clemencic Consort, Les Arts Florissants, Concerto Vocale, Hespèrion XXI et La Petite Bande. En 1990, Tubéry a fondé son propre groupe, l'Ensemble La Fenice, qui s'est imposé depuis lors sur la scène européenne de la musique ancienne, un statut inhabituel pour un ensemble de cornetti.
L'Ensemble La Fenice a participé à de nombreux enregistrements de musique ancienne et a enregistré pour pratiquement tous les labels européens de musique ancienne. Cependant, la série continue de Ricercar, The Heritage of Monteverdi, qui met l'Ensemble La Fenice au centre de ses préoccupations, a été considérée comme l'une des plus belles réussites de l'ensemble, et donc de Tubéry. (source : bach cantata website)
Arnaud de Pasquale a grandi dans un environnement musical baroque et a commencé l'étude du clavecin à l'âge de cinq ans avec Dominique Ferran au Conservatoire de Poitiers. Il entre ensuite au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans les classes d'Olivier Baumont et de Blandine Rannou. Il complète sa formation auprès de Pierre Hantaï, Blandine Verlet, Élisabeth Joyé, Skip Sempé, Laurent Stewart et Huguette Grémy-Chauliac. Il joue dans plusieurs ensembles tels que Pygmalion (R. Pichon), Correspondances (S. Daucé), et le Collegium Vocale (P. Herreweghe). Soliste au clavecin mais aussi à l'orgue, au pianoforte et au clavicorde, il est régulièrement invité à donner des récitals dans le monde. Outre son activité discographique avec des ensembles, il a enregistré plusieurs disques pour Alpha, tous salués par la critique. Il a également reçu un Diapason Découverte en 2013 pour le premier album enregistré par La Sainte Folie Fantastique (My Precious Manuscript), ensemble dont il est membre fondateur. Son vif intérêt pour la diversité des orgues historiques l'a conduit à entreprendre un tour du monde des orgues : une entreprise de longue haleine en partenariat avec les Éditions des Abbesses pour le label harmonia mundi, et dont le premier album, consacré à la Sicile, ouvre les premières pages d'un carnet de voyage plein de promesses. (source : disque « Orgue de Sicile », Harmonia Mundi)
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